PPL Duplomb : L’agriculture mérite mieux qu’un recul sanitaire & social
Ce lundi, nous commençons l’examen de la proposition de loi visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur.
Alors qu’un tel texte devrait répondre aux difficultés du monde agricole, il remet en cause des avancées majeures en matière de santé publique et de protection de l’environnement.
Notre agriculture traverse une période de bouleversements et cette proposition de loi ne répond en rien aux vraies préoccupations des agricultrices et des agriculteurs :
Rien en faveur d’un meilleur revenu.
Rien en faveur d’un rééquilibrage des relations commerciales.
Rien pour réguler le foncier agricole.
Rien pour réformer notre système d’aides qui reste orienté vers le productivisme.
Ce texte, construit par la droite sénatoriale et une partie du gouvernement ne répond à aucune urgence. En revanche, il autorise le retour des néonicotinoïdes, affaiblit les contrôles environnementaux et revient sur un certain nombre de normes sanitaires.
Avec les reculs du Pacte vert européen, c’est tout l’agenda écologique et agricole qui est remis en cause. Une stratégie de court terme, démagogique, qui ne résout pas les grandes difficultés auxquelles est confronté le milieu agricole.
Les partisans de cette proposition de loi ont, par ailleurs, déposé aujourd’hui une motion de rejet. Cette motion permet de contourner le débat démocratique et notamment les amendements déposés par les groupes politiques de gauche, véritablement engagés à rendre ce texte plus juste et plus proche du bien-être des agricultrices et des agriculteurs.
Ainsi, la commission mixte paritaire (CMP), réunissant à huis clos 7 députés et 7 sénateurs devront trouver un compromis, à partir du texte examiné au Sénat, rendant le travail réalisé à l’Assemblée nationale caduque.
Cette façon de procéder est un grave coup porté à la démocratie parlementaire. Comment peut-on réintroduire un pesticide dangereux et revenir sur les normes sanitaires sans débat démocratique ?
Pourtant les députés socialistes ont, fort de leur ancrage rural, fait des propositions concrètes pour :
Préserver l’indépendance de la science
Garantir une véritable démocratie de l’eau
Une régulation foncière qui permette le renouvellement des générations, grande problématique du secteur agricole
Encadrer les projets d’élevage via des contrats d’agriculture durable
Remettre la justice sociale au cœur de notre politique agricole nationale
Notre ligne est claire et nous ne souhaitons faire l’impasse sur aucun sujet qui concerne les agricultrices et agriculteurs. Nous avons une vision exigeante et responsable de l’agriculture car nous voulons garantir la souveraineté alimentaire de notre pays.
Remettre en cause le débat démocratique ne sert aucunement la cause des premiers concernés. Ces députés qui dénoncent une supposée « obstruction » préfèrent rompre la discussion plutôt que défendre leur point de vue.
Ce n’est pas ça la démocratie parlementaire.
Nous continuerons, dans cette perspective, à toujours défendre une approche sans dogme, à l’écoute du terrain, pour une agriculture juste et responsable.
Il en va du respect des agricultrices et agriculteurs, de nos territoires et de notre avenir commun.