Après la motion de censure : Pour un Premier ministre issu de la gauche
La semaine dernière, j’ai voté en pleine conscience la motion de censure du Gouvernement Barnier. Celui-ci n’aura duré que 90 jours.
Plus les années passent, moins les gouvernements durent. Jeudi dernier, le président de la République a prononcé une allocution télévisée, vide de sens et d’espoir. 11 minutes où il ne semble toujours pas avoir pris la mesure de la situation politique. Comme à son habitude, ses décisions lui paraissent irréprochables, prouvant, une nouvelle fois, la déconnexion qu’il entretient avec le pays. Jouant la carte de l’arc républicain, le Président semble oublier qu’il a nommé, en septembre dernier, un Premier ministre qui a enterré cette notion, tant le gouvernement Barnier aura, jusqu’au bout, tenté de négocier sa survie avec le Rassemblement national. Le Président de la République a proposé un “gouvernement d’intérêt général”, comme si les prédécesseurs de Michel Barnier ne pensaient pas œuvrer pour l’intérêt général. L’intérêt général commence par une introspection réaliste de ses échecs. C’est pour cela que nous militons, avec le groupe Socialistes & Apparentés, pour un changement de méthode. Nous sommes déterminés à jouer un rôle central dans la recherche d’une solution, et d’avancées démocratiques. Nous avons cette responsabilité envers les Françaises et les Français, et en particulier envers ceux qui souffrent, confrontés à une vie de plus en plus coûteuse, à des difficultés d’accès aux soins et à une raréfaction des services publics. Il nous faut développer une approche capable de rassembler des majorités, texte par texte, à l’Assemblée nationale. C’est ce qu’ont rappelé Boris Vallaud, Patrick Kanner et Olivier Faure lors de leur rencontre avec le Président de la République. Le « socle commun » veut nous rappeler que nous représentons la “gauche de gouvernement” et que nous pourrions collaborer avec eux. Mais la “gauche de gouvernement” n’est pas la gauche de tous les gouvernements. Nous sommes une force centrale, pas une force d’appoint. Les macronistes, comme le Président, doivent comprendre que tout ne pourra pas se faire selon leurs seules conditions. Nous souhaitons la nomination d’un Premier ministre de gauche qui respecte à la fois les engagements que nous portons et permette de sortir de cette crise politique. C’est par là que passe la responsabilité, la sagesse et le devoir d’unité dont a plus que jamais besoin notre pays.