Fin de vie : un choix de dignité, un devoir de solidarité
Depuis samedi, l’examen de la proposition de loi relative à la fin de vie a débuté dans l’hémicycle.
Ce texte soulève d’importants enjeux éthiques, et questionne intimement nos convictions personnelles. La fin de vie est un moment d’une extrême vulnérabilité qui nous appelle à faire preuve d’écoute et de compassion.
La dignité humaine est au cœur de mon engagement politique et citoyen, c’est pour cette raison que j’ai choisi de soutenir cette proposition de loi.
Ce choix a été mûrement réfléchi et nourri par une réelle quête de solidarité. La vie nous quitte parfois bien avant que notre cœur ait cessé de battre, et il doit alors revenir à chacun de décider quand partir, dans le respect de sa propre personne.
La proposition de loi encadre strictement la fin de vie. Ainsi, ce droit ne pourra être accordé que lorsque ces cinq conditions suivantes sont remplies :
Être majeur,
Être de nationalité française ou résider de façon stable et régulière en France,
Être atteint d’une affection grave et incurable, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale,
Présenter une souffrance physique ou psychologique liée à cette affection, étant soit réfractaire aux traitements, soit insupportable selon la personne, lorsqu’elle a choisi de ne pas recevoir ou d’arrêter de recevoir un traitement,
Être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.
La procédure prévue par cette loi débute par une demande à un médecin, formulée librement et en toute conscience par la personne concernée, excluant ainsi toute personne dont le discernement est altéré au moment de la démarche. Une première évaluation est faite par le médecin référent, suivie obligatoirement par un second avis médical indépendant. Si les conditions sont réunies, un délai de réflexion est imposé pour permettre à la personne de confirmer sa volonté. À tout moment, elle peut revenir sur sa décision.
Cette procédure protège l’éthique médicale. Les professionnels de santé bénéficient d’une clause de conscience s’ils ne veulent pas participer à la procédure d’aide à mourir.
Ainsi, il s’agit de permettre, dans des situations exceptionnelles et très encadrées, à certaines personnes atteintes de maladies incurables, de faire un choix libre et conscient, lorsqu’aucune autre solution ne peut leur apporter de soulagement.
Par ailleurs, cette loi est complémentaire d’un renforcement et d’un meilleur accès aux soins palliatifs. La décision d’avoir recours à l’aide à mourir ne doit jamais être due à un manque d’accès aux procédures médicales nécessaires pour apaiser les souffrances.
Dans ce contexte, je me suis battue, avec l’ensemble du groupe Socialistes & Apparentés, pour renforcer l’accès effectif des individus à des soins de qualité en rappelant la nécessité d’investir dans des moyens dédiés et une formation pour les équipes médicales en soins palliatifs.
Je serai mobilisée ces prochains jours et prochaines semaines, pour faire adopter ce texte, dans un idéal de solidarité, d’accès aux droits et en accord avec mes convictions profondes.
Il est de notre devoir de bâtir une société fraternelle, solidaire ou chacun a droit de vivre et de mourir dans la dignité.