Profession infirmière : un pilier du soin encore fragilisé
La semaine dernière, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi valorisant le métier d’infirmier.
Après tant d’années d’attente, cette loi constitue une avancée majeure pour la profession.
Les infirmières et les infirmiers sont au cœur de notre système de santé. Que ce soit dans nos hôpitaux, dans nos EHPAD, nos centres de santé ou à domicile, ils assurent une présence constante et des soins essentiels pour les patients.
Face aux défis de la démographie médicale, au vieillissement de la population et aux crises sanitaires de plus en plus courantes, les besoins en soins infirmiers explosent. Reconnaître le rôle de la profession, c’est avant tout protéger la santé de toutes les Françaises et de tous les Français.
Cette loi va permettre des avancées concrètes : la consultation infirmière est consacrée, l’accès direct facilité et les compétences des infirmières spécialisées, notamment scolaires, sont reconnues à hauteur de leurs responsabilités. Cette victoire, nous la devons aussi aux combats menés en Commission mixte paritaire, où les députés de gauche ont été présents pour défendre ces avancées.
Néanmoins si ce texte est bien une première victoire, il reste insuffisant pour répondre aux réalités du terrain. Rien n’est prévu pour améliorer réellement les conditions de travail des infirmières (à 87% des femmes) : port de charges lourdes, horaires décalés, épuisement mental et émotionnel…
Pour beaucoup, atteindre la retraite relève du parcours du combattant. Celles qui devaient être « la grande cause » du quinquennat Macron sont en réalité les grandes oubliées, privées de reconnaissance salariale à la hauteur de leur engagement. Pire encore, le texte ne dit rien sur la pénurie d’infirmières qui s’aggrave partout sur le territoire, alors que les besoins en soins exploseront d’ici 2050.
Je reste engagée, avec mes collègues du Groupe Socialiste, afin de garantir à nos soignantes et nos soignants des conditions de travail dignes, qui répondent aux enjeux de santé publique. Pour que la santé ne soit jamais un luxe.
Pour que celles et ceux qui soignent soient enfin pleinement reconnus.
Par ailleurs, une fois de plus, nous sommes confrontés à une tragédie. Je veux témoigner tout mon soutien aux proches, à la famille ainsi qu’à toute l’équipe éducative et aux élèves du Collège Françoise Dolto de Nogent suite à l’assassinat de Mélanie G, surveillante de l’établissement, mardi dernier.
Nos établissements scolaires doivent rester des sanctuaires pour nos enfants, notre jeunesse et le personnel éducatif qui s’y consacrent avec dévouement.
La haine et l’horreur n’y ont pas leur place et nous ne devons jamais banaliser de tels actes.