Soins et solidarité : des réponses attendues de l’État
Lundi 10 mars prochain, nous examinerons la Proposition de Loi (PPL) sur la profession d’infirmier, portée par mes collègues Nicole DUBRÉ-CHIRAT et Frédéric VALLETOUX. Cette PPL, que j’ai co-signée, vise à renforcer l’autonomie des infirmiers, notamment dans la prescription de soins et la reconnaissance de nouvelles spécialités. L’objectif est d’améliorer l’accès aux soins et de répondre aux défis du système de santé actuel.
Si cette PPL représente une avancée majeure pour la profession et est particulièrement attendue par le secteur, nous devons aller encore plus loin.
C’est pourquoi j’ai déposé, avec ma collègue Karen ERODI, une Proposition de Loi visant à valoriser le travail et la formation des infirmières et infirmiers. Ce texte se veut complémentaire à la PPL examinée le 10 mars, car il aborde des sujets non traités comme la formation des infirmières ainsi que la revalorisation des actes infirmiers.
Les besoins en soins infirmiers ne vont faire qu’augmenter dans les prochaines années. Pourtant, nous manquons toujours de personnel soignant. Face à cette pénurie, il est urgent de réformer la formation en Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI). En effet, le nombre d’infirmiers et infirmières formés chaque année reste insuffisant pour répondre aux besoins des Françaises et des Français.
L’ambition de la Proposition de Loi que je porte est donc de revaloriser la tarification des actes infirmiers, d’allonger le temps de formation et de planifier les besoins en personnel infirmier de manière pluriannuelle.
Nous devons protéger notre système de santé, et cette protection passe par une meilleure reconnaissance du métier d’infirmier, essentiel dans notre société et pourtant aujourd’hui inconsidéré.
Par ailleurs, j’ai interpellé la semaine dernière, avec mon collègue Arnaud SIMION, Député socialiste de la Haute-Garonne, Bruno RETAILLEAU, Ministre de l’Intérieur, et Valérie LÉTARD, Ministre chargée du Logement, au sujet de la nouvelle « expérimentation » menée dans les départements du Rhône et de la Haute-Garonne, qui vise à remettre des personnes vulnérables à la rue.
Alors que nous manquons cruellement de moyens pour garantir un hébergement digne pour toutes et tous, l’État décide de précariser davantage les plus fragiles plutôt que d’investir des moyens suffisants pour pallier le manque d’hébergement.
Cette décision est à la fois inacceptable et inhumaine. L’État remet à la rue des familles qui vivent en France depuis de nombreuses années et dont les enfants sont scolarisés dans les écoles de la République. Nous sommes face à une honteuse mise en concurrence de personnes malades et très malades, qui ne peut être acceptée par quiconque défend les droits humains et la devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Ce sont des dizaines de familles qui seront remises à la rue, sans aucune solution de repli, en pleine trêve hivernale. Cette « expérimentation » met à mal le travail institutionnel et associatif, déjà fragilisé par les coupes budgétaires.
Nous demandons donc la fin de cette « expérimentation », l’arrêt du tri des personnes sans-abri et la suppression des critères déshumanisants.
L’État doit respecter le principe d’inconditionnalité de l’accueil et d’humanité.