Un revenu de base pour restaurer la confiance sociale
J’ai eu l’honneur d’organiser, la semaine dernière à l’Assemblée nationale, un colloque intitulé “Vers un revenu digne, pour toutes et tous ?”, réunissant chercheurs, acteurs institutionnels et associatifs afin de réfléchir collectivement aux moyens de garantir à chacun une sécurité financière.
Face à la précarité qui s’installe comme une norme pour une partie de notre jeunesse, face à la montée de la pauvreté malgré le travail, face aux doutes qui minent la confiance dans nos institutions, nous devons repenser, ensemble, les fondements de notre contrat social.
Ce colloque a offert l’opportunité d’engager une réflexion sur ce que pourrait constituer un revenu universel ou un revenu de base inconditionnel, comme un levier pour orienter notre action publique vers plus de justice et de clarté.
Fabrice Lenglart, directeur de la DREES, a introduit les échanges en dressant un état des lieux statistique des aides sociales en France. Il a rappelé qu’un Français sur dix perçoit une aide sociale, et que parmi eux, seule la moitié bénéficie du RSA. Une réalité bien éloignée des stéréotypes sur une prétendue « France des assistés » préférant vivre des aides plutôt que de travailler.
Les discussions se sont poursuivies à travers deux tables rondes.
La première, centrée sur l’universalité dans la lutte contre la pauvreté, a mis en évidence les angles morts de notre système actuel, qui laisse trop souvent les plus vulnérables hors des radars de l’action sociale. Les contributions du sociologue Nicolas Duvoux, président du CNLE, et de Yannick Vanderborght, politiste reconnu pour ses travaux sur le revenu de base, ont éclairé la tension entre ciblage et universalité, et les effets parfois contre-productifs des politiques actuelles.
Guillaume Mathelier, élu local et spécialiste de l’action publique, Martine Long, juriste, et Jean-Benoît Dujol, Directeur Général de la cohésion sociale, ont enrichi la réflexion sur la possibilité de concevoir un modèle plus lisible, plus juste, et véritablement universel.
La seconde séquence a été consacrée à un chantier que je porte avec détermination : celui du RSA Jeunes. Thibaut de Saint Pol, Délégué interministériel à la jeunesse, et Hélène Noblecourt, Directrice Mobilisation pour l’Insertion des Jeunes à France Travail, ont évoqué les enjeux économiques et institutionnels autour d’une telle mesure. L’occasion aussi d’évoquer les aspirations de la jeunesse avec Salomé Arbault, de la Fondation Apprentis d’Auteuil. L’expérience de terrain portée à Lyon par la Métropole de Lyon représentée par Vinciane Brunel, co-présidente du groupe métropolitain Les Écologistes, a permis d’illustrer cette ambition. Depuis 2021, un revenu de solidarité allant jusqu’à 420 € par mois est versé aux jeunes de 18 à 25 ans sans ressources vivant dans la Métropole de Lyon.
Dans un moment où la défiance démocratique gagne, où la société se fragmente, il nous faut avoir l’audace de proposer une vision nouvelle de la solidarité. Une solidarité fondée non sur la méfiance ou le contrôle, mais sur la confiance. C’est le sens de mon engagement, à l’Assemblée comme à Lyon.
Ce colloque n’est qu’une étape et je m’engage à poursuivre ce travail pour un revenu digne pour toutes et tous.
Par ailleurs, ne manquez pas ce jeudi 17 avril à Lyon la table ronde que j’organise autour des questions de sécurité à Lyon.
L’occasion d’entendre l’expertise et les propositions de Roger Vicot, Député du Nord et corapporteur de la Proposition de loi visant à lutter contre le narcotrafic à l’Assemblée nationale. Mohamed Chihi, Adjoint au Maire de Lyon, en charge de la sûreté, de la tranquillité et de la sécurité reviendra sur la situation à l’échelle de la Ville de Lyon.
Une table ronde qui permettra d’échanger avec les habitantes et les habitants et de répondre à leurs préoccupations.