Canicule, école, audiovisuel : quand l’État abandonne le service public
Ces derniers jours, nous sommes de nouveau confrontés à une canicule. À Lyon, les températures ont atteint jusqu’à 39 °C la semaine dernière. Le mercredi 25 juin, il a fait plus chaud à Lyon qu’à Marrakech, avec une température excessive de 13 °C au-dessus des normales de saison. Cette semaine encore, des pics de chaleur à 40 °C sont attendus.
L’urgence climatique est plus que jamais tangible et concrète.
Dans cette période, je vous invite à prendre toutes les précautions nécessaires pour vous protéger, ainsi que vos proches, en particulier les personnes les plus vulnérables : personnes âgées, personnes à risques, enfants…
Partout en France, la canicule oblige à prendre des décisions parfois drastiques. De nombreuses écoles vont fermer leurs portes ce mardi. Ces mesures d’urgence, prises pour protéger nos enfants et les équipes pédagogiques, démontrent une chose : la France n’est pas à la hauteur des enjeux liés au dérèglement climatique.
L’école est un lieu d’apprentissage, et celui-ci doit pouvoir s’y dérouler dans des conditions optimales. Comme beaucoup d’établissements publics, elle fait partie des grandes oubliées de la transition écologique : passoires thermiques, cours de récréation bétonnées, peu d’ombre, peu de ventilation, et un manque de moyens criant.
Dans le même temps, l’Éducation nationale continue de fermer des classes, entraînant surcharge des effectifs, conditions d’accueil dégradées, perte de qualité de l’encadrement pédagogique. C’est notamment le cas à Lyon. Ces décisions sont prises au mépris des besoins réels du terrain, dans une logique purement comptable.
Ce n’est pas acceptable. Nos enfants et les équipes pédagogiques méritent mieux. Quand on affaiblit l’école publique, on affaiblit la République.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale a adopté la motion de rejet préalable contre la proposition de loi relative à la réforme de l’audiovisuel public et à la souveraineté audiovisuelle.
Cette proposition d’initiative sénatoriale est soutenue par Rachida Dati, ministre de la Culture, qui, une fois de plus, préfère la démagogie à la prise en compte des véritables enjeux du secteur culturel français.
Sous couvert de « simplification », cette réforme est en réalité un nouveau démantèlement de notre service public. Le texte prévoit de fusionner Radio France, France Télévisions et l’INA au sein d’une holding exécutive baptisée France Médias. Ce choix remet en cause l’indépendance éditoriale de ces médias et prépare, à terme, leur affaiblissement, voire leur privatisation.
De nombreux salariés, notamment à Radio France, sont en grève depuis plusieurs semaines pour protester contre cette réforme. Je leur apporte tout mon soutien. Cette réforme affaiblit autant notre service public de l’audiovisuel que notre démocratie.
Rappelons la séquence sur le plateau de C à Vous, sur France 5, le 18 juin dernier, où Rachida DATI a menacé des journalistes pour la simple raison qu’ils faisaient leur travail d’investigation. Elle est indigne de sa fonction au même titre que sa réforme est indigne de notre patrimoine public.
L’audiovisuel public, c’est l’accès gratuit à la culture, à l’information, à des programmes qui font vivre notre démocratie. Ce n’est pas une entreprise comme une autre. Il ne doit pas devenir un instrument aux mains d’un pouvoir qui craint la contradiction.
L’adoption de cette motion de rejet par les députés est une première victoire. Rachida DATI doit désormais définitivement abandonner cette réforme.
Face à la crise climatique, aux inégalités sociales, à la concentration des médias privés, notre réponse devrait être claire : plus de service public, pas moins.
C’est ce combat que je continuerai à porter à l’Assemblée nationale, aux côtés de toutes celles et ceux qui se refusent à la résignation.