Démocratie locale et accès à la culture : deux combats essentiels pour les socialistes
Mercredi 5 février dernier, le Premier ministre a évoqué la possibilité de réformer la loi dite PLM (Paris-Lyon-Marseille).
Alors que les élections municipales auront lieu en mars 2026, le Code électoral stipule qu’aucune modification du mode de scrutin ne peut intervenir moins d’un an avant le scrutin. Une réforme du Code électoral devrait donc être engagée rapidement pour qu’un nouveau dispositif soit effectif d’ici les prochaines élections. Une telle perspective semble peu réaliste.
S’il est vrai que le mode de scrutin établi dans les trois villes est imparfait, notre modèle démocratique local mérite une réflexion approfondie pour assurer une expression équilibrée des attentes de nos concitoyens.
Ainsi, à Lyon, plus qu’une élection du maire au suffrage direct, c’est avant tout la représentativité des élus d’arrondissement qui doit être repensée. Aujourd’hui des inégalités existent entre arrondissement sur et sous représentés.
Conçue au début des années 1980 pour répondre à des spécificités locales, la loi PLM ne reflète plus la réalité politique locale, c’est une évidence. Au-delà de la question de la représentativité, les maires d’arrondissement disposent de pouvoirs extrêmement limités. Il convient également de s’interroger sur le cas de Toulouse, qui dépasse désormais Lyon en nombre d’habitants.
Toutefois, réformer cette loi dans la précipitation et avec pour seul objectif des calculs électoralistes ne servirait ni la démocratie locale ni l’enjeu fondamental des élections municipales.
Si la loi PLM doit être redéfinie, elle ne peut l’être qu’à l’issue d’un véritable débat associant l’ensemble des acteurs locaux, et non sur un simple coup de tête dicté par des intérêts à court terme.
Cette semaine nous avons aussi appris que depuis le 31 janvier dernier, les financements alloués au Pass Culture « collectif » (destiné aux établissements scolaires) sont gelés.
Alors qu’une enveloppe de 72 millions d’euros était prévue pour 2025, Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé sa suspension sous prétexte d’une austérité budgétaire injustifiable.
Cette décision a brutalement interrompu de nombreux projets éducatifs avec le monde culturel et artistique. Des milliers d’élèves sont ainsi privés de spectacles, de visites de musées ou de sorties cinéma. Les enseignants, quant à eux, se retrouvent sans ressources pour mener à bien ces projets pédagogiques.
L’éveil culturel des jeunes Français repose en grande partie sur l’école républicaine. En gelant la part collective du Pass Culture, c’est l’un des fondements de notre pacte républicain qui est mis à mal : celui de l’égalité des chances.
La culture occupe une place centrale dans l’histoire de notre pays et constitue l’une de ses grandes fiertés. Il est essentiel de la protéger et de la transmettre, et qui mieux que les enseignants, accompagnés des professionnels du secteur, pour s’en assurer ?
Cette décision envoie encore un signal négatif tant à l’Éducation nationale, dont le rôle est pourtant fondamental, qu’aux intermittents et professionnels du spectacle, qui dépendent de ces projets.
Les députés Socialistes & Apparentés ont interpellé la Ministre à travers ma collègue Florence Hérouin Léautey. Si Madame Borne a annoncé le dégel prochain des fonds, nous attendons désormais les actes concrets.
Nous y serons plus qu’attentifs.