49.3 et déni de démocratie : Le gouvernement doit rendre des comptes
Michel Barnier a décidé de déclencher ce lundi l’utilisation de l’article 49 alinéa 3, afin de forcer le passage du budget du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025.
En réalisant, ce qui a déjà été réalisé à 24 reprises sous la présidence d’Emmanuel Macron, Michel Barnier fait, une nouvelle fois, preuve d’un déni de démocratie bien trop normalisé dans la pratique politique de ces derniers mois.
Une nouvelle fois, la stratégie de l’alliance des droites privilégiée par Emmanuel Macron échoue.
Nous ne pouvons pas nous réjouir de ce cirque politique. Derrière les honteuses manigances du Premier Ministre, qui, jusqu’au bout, a bradé toutes ses valeurs au profit du Rassemblement National, la France entre dans une nouvelle crise politique qui pourrait avoir de lourdes conséquences.
Nous nous souviendrons de cette complicité avec l’extrême droite, de cette banalisation terrible des idées les plus xénophobes.
Le Premier ministre a tout cédé. Il a abandonné les français les plus précaires, tout ça pour ne pas tomber.
Mais je voudrais dire au gouvernement, que dans ces conditions, même si le 49.3 leur permet d’adopter leur texte, ils ne s’en relèveront pas, nous n’oublierons rien.
À aucun moment, le Premier Ministre n’a considéré les propositions de la gauche et n’a envisagé d’engager une discussion.
À aucun moment, il n’a étudié les demandes sociales proposées par le groupe Socialiste et apparentés.
Jusqu’au bout, il aura préféré redresser les comptes publics sur le dos des malades, des fonctionnaires et des retraités, plutôt que d’ôter aux entreprises une partie de leurs exonérations.
Jusqu’au bout, c’était son projet !
Alors maintenant que le Premier Ministre a engagé la responsabilité de son gouvernement, voilà un nouveau projet que nous portons, députés socialistes : une quête d’espérance.
Une quête d’espérance qui commencera par la chute de ce gouvernement. Je voterai ce mercredi, en pleine responsabilité, la motion de censure déposée par la gauche.
Les socialistes considèrent que la seule solution politique permettant la stabilité, le changement de cap politique et l’apaisement dont le pays a besoin est la désignation, par le Président de la République, d’un premier ministre partageant les valeurs de la gauche et s’engageant sur les chantiers portées par la gauche arrivée en tête lors des dernières législatives : pouvoir d’achat, défense des services publics, urgences climatiques, logement, justice sociale…
Une gauche rassemblée et ouverte au compromis, au service des Français.